La politique économique de Vichy ...
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La politique économique de Vichy va s'accompagner en 1941 d'un important volet social : la Charte du travail. En créant des syndicats uniques et obligatoires dans chaque branche industrielle, en instaurant les comités sociaux à leur solde, les patrons redeviennent maîtres chez eux. La plupart avaient très mal vécu la période du Front populaire. Ils digéraient difficilement les concessions faites au monde ouvrier.
Cette Charte du travail, leur revanche, renforce leur adhésion au gouvernement de Vichy. Dans le Nord–Pas-de-Calais, cette revanche apparaît clairement. La vie des mineurs devient si difficile qu'entre 1941 et 1943 des grèves éclatent. Il ne s'agit pas d'un mouvement politique contre l'occupant mais d'une révolte résultant des conditions de vie trop dures infligées aux mineurs. Bilan: des centaines d'arrestations et de déportations; des fusillés.
Le souci principal des patrons est d'harmoniser leurs stratégies pour répondre aux désirs des Allemands. Il découle de cette attitude que : on doit produire, produire, produire. C'est ainsi qu'en pleine guerre, sans répondre à aucune pression allemande, le patronat décide de chrono métrer le travail des mineurs. Ce système, qui permet de payer les mineurs à la tâche, est une incitation à la production. Quand on sait qu'une grande part du charbon produit est destinée à l'effort de guerre allemand, on comprend la contradiction dans laquelle le monde ouvrier est plongé.
politique de Vichy
charte des travailleurs sous Vichy
Le secteur le plus convoité est celui des transports routiers; une entreprise fait référence : Berliet. Marius Berliet est un patron qui entend rester maître chez lui. S'il refuse de parler avec les Allemands, qu'il appelle les boches, il voit la situation avant tout en chef d'entreprise comme il le déclarera à son procès.
Ainsi, les Berliet vont profiter de la guerre pour améliorer leur outil de travail. Ils vont moderniser leur usine et accumuler des stocks pour être prêts à se lancer dans la compétition après guerre. Quelle qu'en soit l'issue.
Arrêté à Libération, en même temps que plusieurs grands personnages de la région lyonnaise, Marius Berliet sera mis en prison puis jugé avec ses fils Paul et Jean pour trahison. On leur reprochera d'avoir signé avec l'occupant des contrats portant sur la fabrication de 4264 camions. 180 autobus, 3000 tracteurs et 10 camions porte-chars. A l'issue des débats, le jury estimera que les prévenus ont accompli des actes de nature à nuire à la Défense nationale, mais qu'ils n'ont pas pour autant trahi la France. Marius Berliet sera condamné à deux ans de prison, Paul à cinq ans de réclusion.
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